dimanche 29 avril 2012



Les personnages dickiens sont d’authentiques et purs révoltés. Révoltés contre ces cieux aveugles et obscurs qui ne veulent rien entendre!
Le maître du haut château, Substance mort, sont par exemple des romans où l’on croise des personnages confrontés à l’absurdité d’un monde opaque où l’on souffre et meurt sans raison et sans que cela puisse trouver nulle part une quelconque justification! Et donc qui n’offre comme seul et unique refuge (l’attitude nihiliste) la mort voire la folie (l’écriture, pour certains). Mais aussi, et cela est très présent chez K.Dick, la fiction, le jeu, les paradis artificiels ! (Voir les fameuses Poupées pat de la nouvelle du même nom éponyme…). Et l’alcool, bien sûr, ce divin breuvage, promesse d’ivresse, de beauté et d’éternité, comme le chantait si bien Baudelaire ! 
D’autres auteurs, d’autres bâtisseurs d’univers, d’autres visionnaires : F. Herbert, bien sûr, dont le terrible Dune, roman gigantesque, phénoménal dont les héros figurent des surhommes à la stature divine (l’Homme y remplaçant le dieu déchu… thème très contemporain, donc !).

dimanche 8 avril 2012

"Cloaque"... Extrait...

- Antoine n’a pas connu la violence, ni le déshonneur, a fait Mira. Moi, les autorités sanitaires de l’époque ont été alertées bien trop tard… Je le paie maintenant encore. Mais bon, t’as jamais été très bavard concernant mon frère. Pourquoi maintenant, hein ? T’avais rien d’autre à dire, c’est ça ?
Sans doute cela provenait-il du fait qu’on sortait ensemble, Mira et moi. Je ne m’en étais jamais ouvert franchement. Quand pour Mira Antoine n’était qu’un nom, quelques photos, au mieux quelques témoignages glanés ici ou là, voire un neveu qu’elle ne voyait que rarement sinon quand ce dernier avait besoin de liquidité. Ce qui arrivait sommes toutes régulièrement, étant entendu que Lionel émargeait à 1200 euro par mois dans un institut de sondage et passait le clair de son temps dans des cours de théâtre qui lui coûtaient la peau des fesses !
- Ce petit con, comme elle disait. Ce petit con !

Mira est rentrée bredouille de son court voyage dans l’Eure. Le Henri en question n’avait rien voulu savoir. Un vieux con, selon Mira.
- Pas un cent ! Il n’a pas voulu lâcher le moindre cent ce vieux fumier. Même pas pour l’anniv’ de Lionel. Le rat.
Le vieux n’avait plus eu de nouvelles de Séraphine depuis plus de vingt ans, date à laquelle Séraphine avait été chassée de la propriété familiale en raison de ses activités sulfureuses.
- Une catin ! C’était une catin ! Voilà ce qu’était ta mère !
- Mais elle est morte…
- Veux pas le savoir ! Elle nous en a trop fait baver !
- T’aurais pas une photo d’elle à me donner…
- Non ! Tout jeté à la poubelle ! Fais plus partie de la famille  maintenant ! Oubliée… Répudiée !
- Oubliée ? Et son œuvre ?
- Son œuvre ? De quelle œuvre veux-tu parler ?