samedi 25 août 2012


Brute de coffrage



"Arcadie" (peinture de couverture, de Stéphane Rosa) disponible dés maintenant, en cliquant ci-dessous:


http://www.edkiro.fr/arcadie.html

lundi 16 juillet 2012








CHBEBS!


Je viens de terminer "CHBEBS!" de Salima Rhamna aux éditions de l’Abat-Jour, que je trouve furieusement excellent! Longtemps que je n'avais pas lu un aussi bon?, vrai polar (ici l’enlèvement d’un écrivain par une bande de malfrats issus de la banlieue – celle des blousons RG512 et des petites sacoches Vuitton - sud de Paris)... Un roman où l’on tue, où l’on rit. Ou l’on préfère l’ombre – qui protège - à la lumière… Ou l’on croise des personnages hors normes. Une bande de horlas  fous furieux qui répandent leurs cris de révolte comme une traînée de poudre.  De bons et vrais personnages de roman qui n’hésitent pas à mentir ou à se travestir : des personnages de « fiction » donc ! Des vrais qui ne donnent ni dans le pathos ni dans le nombrilisme !  Aaaah? Pour y regarder d’un peu plus prés, et sans aller jusqu’à évoquer une fois de plus la présence quasi christique (cela n'engage que moi) de Treuffais, avec lequel on compatit parfois (sa cabane dans la Creuse pourrait être l’une des merveilles du monde et son histoire quasi incestueuse avec sa nièce, une certaine Coline Goret, écrivaine blogueuse, émouvoir  par son « pathétique ») superbement réactivé, donc, la piste Treuffais, j'ai éprouvé un réel plaisir à suivre,  "accompagner" dans leurs folles dérives les Licken, David, Goze, et autre De Gave, préfet énamouré d’origine cairote, ambassadeur urbain, lequel manie la langue de Voltaire - celle que l'on parle dans les salons dorés de la République - comme on manie l’hameçon, ici celui du séducteur et du libertin !), l’écrivain saucissonné Blèche, un misanthrope sans scrupules amateur de sexualité exotique, Vit d'âne ou encore cette pharmacienne nymphomane  dont  la poitrine généreuse mettra tout un village en émoi  ( un rencontre de lecture absolument savoureuse!).  Cruel, tout en étant éminemment drôle (l'œil était dans l'anus et regardait Cocteau), que ce roman que Salima Rhamna présente comme un polar spagaytti,  qui, ce qui n'ôte rien à son extrême originalité, m'a parfois rappelé le "Finnegans wake" de Joyce, par cette langue à la fois poétique et parodique (en ce sens Molly est-elle une référence à  la fameuse Molly Bloom?). Bref un bon et bel électrochoc! Furieux, intense, nerveux. Un flux de mots tranchants, radicaux qui « soufflent contre toi le feu » d’une sourde communion insurrectionnelle !

(Roman disponible sur le site des éditions de l'Abat-Jour, où l'on peut aussi trouver une interview de l'auteure!)...
N5


Revue Squeeze n°5

Etincelle poétique dans les mondes gris, instinct bestial du territoire, trames narratives éparpillées comme les scories de la démence, attentats top secrets !
— Putain ne télécharge pas ça, tu vas niquer ton disque dur !
[Squeeze n°5 est sorti. Thème : DES TEXTES QUI FONT BOUM ! En téléchargement gratuit ]
en savoir plus…

mercredi 13 juin 2012

L'Ampoule n°4

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Dans ce numéro 4 de l’Ampoule sur le thème des énigmes & des labyrinthes, on retrouve sur 117 pages 22 textes, articles et nouvelles, et 10 illustrations en tous genres.
 
Des remerciements à tous les participants s'imposent : Alain Lasverne, Sébastien Marcheteau, Muriel Friboulet, Christophe Esnault, N.A.G., Robert Lasnier, Christian Attard, Philippe Sarr, Nicolas Gracias, Julien Bielka, Antonella Fiori, Déborah Giard, Marc Séfaris, Cyril Carraz, Clara de Assis, Guillaume Siaudeau, Catherine Bédarida, Gilles Josse, Georgie de Saint-Maur et Pascal Yves Bossman ― sans oublier, pour les illustrations, Shin, Jacques Cauda, Marray, Julie Garnier, François Robert et Sébastien Lopez.

Le numéro est lisible et téléchargeable gratuitement en PDF ; pour en discuter, il faudra aller dans les commentaires de cet article du Pandémonium Littéraire.  

L'Ampoule n°5, « Homme & Animal », est annoncé pour le 15 septembre prochain. Textes de moins de 25000 signes (espaces compris) et illustrations diverses peuvent nous être envoyés jusqu'au 10 septembre à notre adresse : editionsdelabatjour@hotmail.fr.  

Edito par Marianne Desroziers et Franck Joannic

samedi 5 mai 2012

Cloaque (extrait)


2
Le ciel s’est mis à noircir de manière soudaine et violente. On a bu une bière dans un troquet sur la Dalle, un truc tenu par des rebeus, puis on a regagné Pavillons. Sur l’autoroute, à hauteur d’une station essence, on a croisé un type qui ressemblait à Antoine comme deux gouttes d’eaux. Même cheveux longs et d’un blond décoloré. Yeux bleus délavés par l’alcool. C’est là que les choses ont commencé à mal tourner. Que Mira s’est mise des tas de choses en tête, comme quoi on lui avait menti sur son frère, qu’il n’avait jamais tué quiconque. Qu’il en aurait été bien incapable. Qu’elle ressentait ça très fort au plus profond d’elle-même. Elle ne l’avait jamais connu ? Et alors ! L’intuition, qu’en faisions-nous ? Cette forme d’attention si particulière dont Asimov avait tiré une merveilleuse nouvelle !

jeudi 3 mai 2012

Un pur moment de rockn’ roll (V. Ravalec. Le Dilettante. 1990) - Entre douleur et révolte…




A 17 ans, à fortiori si on est un mec, un vrai, on fait la fête! On se came à la bière, on se laisse pousser la moustache, on se prend des coups plein la gueule et on ne bronche pas. A peine peut-on laisser échapper un cri. Mais ce cri, apprend-on très vite, est finalement le fait d’une femme. Vilaine comme Carabosse qui plus est ! Au mieux, la douleur (de l’autre) est-elle prétexte à rire : ... Il y avait un petit Rocky qui s’était salement brûlé à la forge, et qui rouvrait sa blessure en gloussant à chaque récré pour être dispensé d’atelier... 
Prétexte à rire, donc, ou le coup du thermomètre à mercure que l’on expose à la flamme d’un briquet pour en faire monter le niveau et l’intérêt que l’on fera ainsi porter sur soi (mine de rien !)…
Pourtant, les bobos tout comme les bosses sont bien réels. Ainsi, page 9, les mômes se mutilent ? Ou bien il s’agit de battre la mesure sur sa main avec une clé à pipe jusqu’à ce qu’une méchante bosse apparaisse. Page 10, lorsqu’un élève a un compte à régler avec un camarade de classe, il ne trouve rien de mieux à faire que de lui glisser une barre d’acier incandescent dans son bleu. Ou encore, comble de la cruauté et de l’horreur, il s’agira de planter une lame dans la fesse d’un copain (ce qui provoquera quelques éclats de rire)… Ainsi, les coups que chacun porte ou reçoit restent sans effet. Au contraire même : une semaine sans baston et tout le monde repart déçu !
Les Fil et autre Teddy, s’ils ne sont pas des chantres de la cruauté - pour preuve, leur goût prononcé pour la musique, fut-elle avant tout une musique de mecs - … On était en pleine période babas mais il était pas question d’avoir les cheveux longs… ne donnent pas dans la dentelle. Et si, par malheur (ou par lâcheté), quelques uns s’y laissaient aller, aussitôt seraient-ils taxés de vilaines petites filles !
On est entre hommes. Mais pas n’importe quel type d’hommes ! De préférence chaussés de pompes bleues ou courant un calibre à la main ! A moins que, comme d’autres, vous ne soyez sélectionnés dés votre plus jeune âge dans la catégorie conaud
Ici, on ne porte pas sa souffrance en bandoulière. Pourtant, on sent bien la difficulté que chacun éprouve à vivre dans un monde pétri de violences. Drame des drames, - est-ce l’une de ses injustices que dénonce l’auteur dans la mesure où ses personnages ont ceci de commun qu’ils ont tous dégagés en filière professionnelle – même l’école paraît avoir échoué dans sa mission civilisatrice. Surtout envers ceux qui, comme à la page 7, sont d’incorrigibles amoureux du radiateur. Pire, l’école est devenue un lieu de misères et d’exclusions à même de fabriquer des Kader et des petits Fil. Une violence génératrice de douleurs qui se répand comme une traînée de poudre (chacun se rendant coup pour coup). Exemple : on apprend que Fil qui, pour s’amuser, a cramé le dos d’un camarade de classe (brûlure au 3é degré) se prendra quelques jours plus tard un cutter dans les fesses !
(Comble de l'horreur, cela juste après que son frère se soit donné la mort en jouant à la roulette russe...).
Et écopera d'un anus artificiel.
Au final, on est assez proche de la parodie et de la caricature : On écoutait Elvis et Cochran, les Rolling Stones, c’était carrément des pédés…
Vivre, selon Teddy, c’est rayonner.
Cela quitte à jouer au con. 
A se colleter avec la mort...

dimanche 29 avril 2012



Les personnages dickiens sont d’authentiques et purs révoltés. Révoltés contre ces cieux aveugles et obscurs qui ne veulent rien entendre!
Le maître du haut château, Substance mort, sont par exemple des romans où l’on croise des personnages confrontés à l’absurdité d’un monde opaque où l’on souffre et meurt sans raison et sans que cela puisse trouver nulle part une quelconque justification! Et donc qui n’offre comme seul et unique refuge (l’attitude nihiliste) la mort voire la folie (l’écriture, pour certains). Mais aussi, et cela est très présent chez K.Dick, la fiction, le jeu, les paradis artificiels ! (Voir les fameuses Poupées pat de la nouvelle du même nom éponyme…). Et l’alcool, bien sûr, ce divin breuvage, promesse d’ivresse, de beauté et d’éternité, comme le chantait si bien Baudelaire ! 
D’autres auteurs, d’autres bâtisseurs d’univers, d’autres visionnaires : F. Herbert, bien sûr, dont le terrible Dune, roman gigantesque, phénoménal dont les héros figurent des surhommes à la stature divine (l’Homme y remplaçant le dieu déchu… thème très contemporain, donc !).

dimanche 8 avril 2012

"Cloaque"... Extrait...

- Antoine n’a pas connu la violence, ni le déshonneur, a fait Mira. Moi, les autorités sanitaires de l’époque ont été alertées bien trop tard… Je le paie maintenant encore. Mais bon, t’as jamais été très bavard concernant mon frère. Pourquoi maintenant, hein ? T’avais rien d’autre à dire, c’est ça ?
Sans doute cela provenait-il du fait qu’on sortait ensemble, Mira et moi. Je ne m’en étais jamais ouvert franchement. Quand pour Mira Antoine n’était qu’un nom, quelques photos, au mieux quelques témoignages glanés ici ou là, voire un neveu qu’elle ne voyait que rarement sinon quand ce dernier avait besoin de liquidité. Ce qui arrivait sommes toutes régulièrement, étant entendu que Lionel émargeait à 1200 euro par mois dans un institut de sondage et passait le clair de son temps dans des cours de théâtre qui lui coûtaient la peau des fesses !
- Ce petit con, comme elle disait. Ce petit con !

Mira est rentrée bredouille de son court voyage dans l’Eure. Le Henri en question n’avait rien voulu savoir. Un vieux con, selon Mira.
- Pas un cent ! Il n’a pas voulu lâcher le moindre cent ce vieux fumier. Même pas pour l’anniv’ de Lionel. Le rat.
Le vieux n’avait plus eu de nouvelles de Séraphine depuis plus de vingt ans, date à laquelle Séraphine avait été chassée de la propriété familiale en raison de ses activités sulfureuses.
- Une catin ! C’était une catin ! Voilà ce qu’était ta mère !
- Mais elle est morte…
- Veux pas le savoir ! Elle nous en a trop fait baver !
- T’aurais pas une photo d’elle à me donner…
- Non ! Tout jeté à la poubelle ! Fais plus partie de la famille  maintenant ! Oubliée… Répudiée !
- Oubliée ? Et son œuvre ?
- Son œuvre ? De quelle œuvre veux-tu parler ?

samedi 17 mars 2012

L'Ampoule n°3 (suite)...


 J’ai tout lu. Une fois de plus emballé, décontenancé, bousculé, enrichi par ce n° 3 de l’Ampoule… Fictions, articles, illustrations, on y trouve de tout : quelques mythologies savoureuses autour de la vie de Tina Aumont, par Arthur Louis Cingualte (Elle pense que les rêves que l’ont fait dans les espaces clos sont contagieux…) ;  un portrait d’Hélène Bessette à qui l’altitude semblait donner le vertige, par Marianne Desroziers : Si Bessette n’a jamais percé alors qu’elle était écrivain, à qui la faute ?) ; les rêves à la Anton Reiser d’un frère aux « oreilles ridiculement petites», par Diane Frost ; les étranges questionnements d’une porte se faisant ? des cheveux « avec la relative position des gens », par Alain Lasverne ; le parler « mi-chien, mi-classique », le timbre, la petite musique, pas du tout "une rafignoleuse d’argot", ceux d’une Albertine Sarrazin vue par Salima Rhamna ; les « curiosités » d’un certain Pierre Margaille, auteur oublié (pourtant « dernier rempart contre la barbarie livresque ! »), présentées par Georgie de Saint-Maur ; une enquête sur un mobile à la fois sulfureuse et déjantée (Un jour, peut-être, un type un peu barré en a eu marre, mais à bout, de ces vieux téléphones merdiques et pourris à cordon qui encombraient son vestibule – mais de quel vestibule peut-il donc s’agir !), habilement menée par Philippe Sarr ! ; une Madame Putiphar aux mœurs étranges et négatives, « lascive, cruelle, presque vampirique, vêtue d’un simple peignoir de satin appelé laisse-tout-faire », abondamment décrite par Constance Dzian ; un François Cosmos, tout à la fois cosmique et terre-à-terre, dont les « absences énigmatiques » et régulières intriguent l’épouse pourtant habituée à ses récurrentes disparitions et qui s’étonne qu’à son retour qu'il ne sente » ni le grand air (…), ni le tabac (…), ni la friture asiatique ou de shoarma, ni le mazout, ni les embruns, ni la collégienne…, par… François Cosmos lui-même ; une Sylvia fantomatique, personnage à la Vermeer qui se souvient de ses « années de gloire », des hommes qu’elle a aimé et qui n’ont pu faire son bonheur ( ils l’ont volée, ruinée, vidée, menée à la dérive…), entrevue par Cécile Delalandre ; la vie « romancée » de Marie Bashkirtseff, à la fois féministe et « bonne peintre à laquelle le destin n’a pas laissé le temps de donner sa pleine mesure », «  dans un marché de l’art dominé par le matérialisme bourgeois », par Christian Jannone ; les mots casse-gueule de Marlène Tissot que je ne me risquerais pas de reproduire ici sous peine de » trébucher et de me prendre les pieds dans (mes) petites ambitions mesquines » !; le chapeau de Kafka, retrouvé abandonné sur un trottoir, « sans tête, noir, et fait d’un beau tissu », par M’barek Housni (superbement illustré d’ailleurs par Pascale Mayeur-Sarr); un John Fante tombé dans l’oubli que suit une caméra au « ras du sol », un John Fante que « plus personne ne regarde : « aveugle, amputé de la jambe droite à hauteur du genou… », par Sébastien Ayreault ; enfin un « cadavre exquis » signé (eh oui, encore lui !), Sébastien Ayreault, Pierre Axel Tourmente, Alban Orsini, Chris Simon, Teddy Wadblé, Christian Attard, Etienne Brouzes, Philippe Correc, Sophie Adriensen, et Marianne Desroziers, où il est donc question d’adieux éphémères et de « bouddhistes tibétains » enchâssant « des prières dans des moulins qu’il suffit de faire tourner… »…
Sans oublier… les illustrations de Pascale Mayeur-Sarr donc, Guillaume Gasnot, Sébastien Lopez, Noémie Barsolle, Teddy Wadblé, et Jacques Cauda

Voir lien ci-dessous l’article précédent !

vendredi 16 mars 2012

L'Ampoule n°3 enfin disponible sur le site des éditions de l'Abat-Jour!

http://www.editionsdelabatjour.com/

Edito par Marianne Desroziers et Franck Joannic


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L'Ampoule numéro 3

L’Ampoule n°3 a pour thème « Gloire & Oubli » : au sommaire de ces 105 pages, 16 textes mêlant nouvelles inédites et critiques littéraires, avec les participations d'Arthur-Louis Cingualte, Diane Frost, Alain Lasverne, Salima Rhamna, Georgie de Saint-Maur, Philippe Sarr, Constance Dzyan, François Cosmos, Cécile Delalandre, Christian Jannone, Marlène Tissot, M'barek Housni, Sébastien Ayreault, Pierre-Axel Tourmente, Alban Orsini, Chris Simon, Teddy Wadblé, Christian Attard, Étienne Brouzes, Philippe Correc, Sophie Adriansen et Jacques Cauda ― ainsi que 9 illustrations en tous genres réalisées par Guillaume Gasnot, Diane Frost, Teddy Wadblé, Sébastien Lopez, Pascale Mayeur-Sarr, Noémie Barsolle et Jacques Cauda.

Le numéro est lisible et téléchargeable gratuitement, tout comme les précédents ; pour discuter de la revue, des commentaires peuvent être laissés sur cet article du Pandémonium Littéraire.  

L'Ampoule n°4, « Énigmes & Labyrinthes », est prévu pour le 15 jiun prochain. Tous les textes de moins de 25 000 signes (espaces compris) sont les bienvenus, de même que les illustrations, à envoyer jusqu'au 10 juin à notre adresse : editionsdelabatjour@hotmail.fr.  

Merci à tous les participants et bonne lecture !

samedi 10 mars 2012

"Arcadie", recueil de nouvelles...

Possibilité dés maintenant de commander "ARCADIE" (12 nouvelles où le burlesque le dispute à la fantaisie, où les époques se mêlent et se dérèglent jusqu’à l’absurde!)



(ci-dessous couverture signée Stéphane Rosa)



Brute de coffrage