lundi 16 juillet 2012








CHBEBS!


Je viens de terminer "CHBEBS!" de Salima Rhamna aux éditions de l’Abat-Jour, que je trouve furieusement excellent! Longtemps que je n'avais pas lu un aussi bon?, vrai polar (ici l’enlèvement d’un écrivain par une bande de malfrats issus de la banlieue – celle des blousons RG512 et des petites sacoches Vuitton - sud de Paris)... Un roman où l’on tue, où l’on rit. Ou l’on préfère l’ombre – qui protège - à la lumière… Ou l’on croise des personnages hors normes. Une bande de horlas  fous furieux qui répandent leurs cris de révolte comme une traînée de poudre.  De bons et vrais personnages de roman qui n’hésitent pas à mentir ou à se travestir : des personnages de « fiction » donc ! Des vrais qui ne donnent ni dans le pathos ni dans le nombrilisme !  Aaaah? Pour y regarder d’un peu plus prés, et sans aller jusqu’à évoquer une fois de plus la présence quasi christique (cela n'engage que moi) de Treuffais, avec lequel on compatit parfois (sa cabane dans la Creuse pourrait être l’une des merveilles du monde et son histoire quasi incestueuse avec sa nièce, une certaine Coline Goret, écrivaine blogueuse, émouvoir  par son « pathétique ») superbement réactivé, donc, la piste Treuffais, j'ai éprouvé un réel plaisir à suivre,  "accompagner" dans leurs folles dérives les Licken, David, Goze, et autre De Gave, préfet énamouré d’origine cairote, ambassadeur urbain, lequel manie la langue de Voltaire - celle que l'on parle dans les salons dorés de la République - comme on manie l’hameçon, ici celui du séducteur et du libertin !), l’écrivain saucissonné Blèche, un misanthrope sans scrupules amateur de sexualité exotique, Vit d'âne ou encore cette pharmacienne nymphomane  dont  la poitrine généreuse mettra tout un village en émoi  ( un rencontre de lecture absolument savoureuse!).  Cruel, tout en étant éminemment drôle (l'œil était dans l'anus et regardait Cocteau), que ce roman que Salima Rhamna présente comme un polar spagaytti,  qui, ce qui n'ôte rien à son extrême originalité, m'a parfois rappelé le "Finnegans wake" de Joyce, par cette langue à la fois poétique et parodique (en ce sens Molly est-elle une référence à  la fameuse Molly Bloom?). Bref un bon et bel électrochoc! Furieux, intense, nerveux. Un flux de mots tranchants, radicaux qui « soufflent contre toi le feu » d’une sourde communion insurrectionnelle !

(Roman disponible sur le site des éditions de l'Abat-Jour, où l'on peut aussi trouver une interview de l'auteure!)...

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